Accouchement : ce que vous avez le droit de refuser

Accouchement : ce que vous avez le droit de refuser
Temps de lecture : 5 minutes

Moment à la fois tant attendu et tant redouté, l’accouchement est à coup sûr un instant marquant pour tous les (futurs) parents. Que ce soit votre premier ou non, il est primordial que vous sachiez ce que vous avez le droit de refuser durant votre accouchement. Alors que pouvez-vous refuser ? Quels gestes sont interdits ? On fait le point.

À toutes les futures mamans : considérez la lecture de cet article comme un moyen d’accéder à une information sur l’accouchement. Gardez bien en tête que la très grande majorité des accouchements se passent merveilleusement bien.

Le droit à l’information

Que ce soit durant la grossesse ou votre accouchement, les professionnels de santé qui vous entourent sont dans l’obligation de vous expliquer précisément l’ensemble des actes qu’ils souhaitent pratiquer. Il est primordial que vous connaissiez leur utilité, mais aussi leurs risques pour avoir un avis éclairé à leurs sujets. Dans la mesure du possible, le praticien doit vous informer des alternatives qui s’offrent à vous.

Sachez que le droit à l’information s’applique à toutes les femmes. Toutefois, en cas d’urgence, d’inconscience ou de refus d’être informée, les praticiens pourront ne pas exercer ce droit.

Nos conseils :

  • Pendant toute votre grossesse, posez un maximum de questions pour être bien informée des gestes qui pourraient vous être pratiqués. Toutes vos questions seront les bienvenues, le personnel médical à l’habitude de répondre aux interrogations des futurs parents. Si un geste en particulier vous pose problème, n’hésitez pas à demander quelles alternatives s’offrent à vous.
  • Renseignez-vous sur les gestes pratiqués (ou non) par votre structure de naissance. Si vous souhaitez rédiger un projet de naissance, n’hésitez pas à en parler avec l’équipe médicale en charge de votre suivi.

Accouchement est aussi synonyme de consentement

Durant votre accouchement le corps médical se doit de recueillir votre consentement avant de pratiquer tout acte médical. Vous êtes donc en droit d’accepter ou de refuser différents gestes, qu’ils soient invasifs ou non.

Sachez également que vous pouvez revenir sur votre consentement à tout moment et que le corps médical doit respecter votre volonté. Gardez toutefois en tête qu’en cas d’urgence vitale ou d’inconscience, le personnel médical peut se passer de tout consentement.

Ce que vous avez le droit de refuser pendant l’accouchement

Voici la liste de ce que vous avez le droit de refuser durant votre accouchement :

  • La présence d’internes, d’externes, d’étudiants ou encore de sages-femmes et d’infirmiers. Vous avez le droit de créer une bulle d’intimité autour de ce moment si spécial, et de restreindre le nombre de personnes présentes à vos côtés.
  • Un toucher vaginal qui vous dérange ou vous fait mal.
  • La péridurale : elle n’est pas obligatoire, et vous pouvez sans problème émettre le souhait de ne pas en bénéficier. Sachez également que si la douleur devient trop insupportable, vous pouvez à tout moment revenir sur votre décision.
  • Être immobile durant le travail : vous n’y êtes pas obligé. Si votre état de santé le permet, il est d’ailleurs recommandé de marcher pour accélérer le travail.
  • La position gynécologique : à 4 pattes, accroupie, debout, sur le côté… De nombreuses autres positions existent. Il suffit juste de trouver la plus confortable pour vous.
  • Rompre la poche des eaux artificiellement : vous avez le droit de vouloir laisser la nature faire son travail.
  • L’accélération du travail avec une injection d’ocytocine : 2 femmes sur 3 en reçoivent avant les dernières poussées. Toutefois, ce médicament comporte des effets secondaires (augmentation du risque d’hémorragie en post-partum notamment).
  • Le déclenchement de l’accouchement et le décollement des membranes : votre accord doit être systématiquement demandé avant un déclenchement, quelle que soit la méthode utilisée.
  • L’épisiotomie : même si cet acte est de moins en moins pratiqué (8.9 % des accouchements en 2021 contre 27.1 % en 2010 selon une étude Inserm), cet acte médical est souvent redouté des futures mamans. Théoriquement, vous êtes en droit de la refuser et nous vous recommandons d’en parler en amont avec le personnel médical qui vous entoure. Dans les faits, il arrive souvent que les femmes apprennent avoir subi une épisiotomie après leur accouchement.

2 actes strictement interdits lors de votre accouchement :

  • Le « point du mari » : véritable “geste clandestin”, le point du mari est un acte réalisé sans information, ni consentement de la mère. Il survient après une épisiotomie et consiste à ajouter quelques points de suture, supposés recréer un “vagin de jeune fille” et accroître le plaisir de l’homme lors des rapports sexuels. Cet acte est strictement interdit.
  • L’expression abdominale : interdite depuis 2007, cette pratique consiste à appuyer sur le ventre de la future maman pour faire sortir plus rapidement le bébé. La Haute Autorité de Santé la juge inefficace et dangereuse, mais il arrive pourtant qu’elle soit encore pratiquée sans le consentement des futures mères. Encore une fois, n’hésitez pas à évoquer votre désaccord dans votre projet de naissance.

Vous savez désormais tout sur ce que vous êtes en droit de refuser lors de votre accouchement. Gardez bien en tête que chaque accouchement est différent, et qu’en général ils se passent merveilleusement bien. N’hésitez pas non plus à consulter le corps médical qui vous entoure en cas de questions.

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